opticien

Opticien, un métier à plusieurs facettes

Opticien = marchand de lunettes. Ce raccourci, très ancré dans l’inconscient collectif, s’explique avant tout par une mauvaise connaissance de cette profession et reste bien loin de la réalité. Non, l’activité de l’opticien ne se résume pas à la vente. Difficile, pourtant, de dresser un portrait type de cette profession qui comporte différents aspects et a connu des évolutions rapides ces dernières décennies.

La naissance de l’opticien moderne
Aujourd’hui, le métier d’opticien n’a plus rien à voir avec celui d’autrefois. Oubliez l’image de l’artisan qui proposait en magasin de véritables prothèses oculaires dont la seule fonction était de corriger. Comme bon nombre d’autres secteurs d’activité, l’optique, qui se situe à mi-chemin entre la santé et le commerce, a connu de profondes mutations avec les changements de l’économie mondiale. Par exemple, tout comme le petit épicier de quartier, l’opticien a vu l’apparition des grandes enseignes de distribution dans les années 80. Aujourd’hui, sur l’ensemble des magasins, on estime qu’environ un point de vente sur deux est resté indépendant, et ce ne sont pas forcément les plus petits ! Autre changement de poids : l’arrivée sur le marché des montures des grandes griffes de la couture qui ont fait basculer les lunettes, d’abord solaires et main­tenant de vue, dans la sphère des accessoires de mode. Dans le domaine de la santé, les technologies ont aussi énormément progressé. Les verres proposés aujourd’hui sont beaucoup plus techniques que ceux du passé. L’informatisation a aussi fait son entrée dans les magasins, notamment pour la gestion des ordonnances.
L’opticien, qui était auparavant un artisan, a donc dû intégrer de nouvelles compétences : dans un premier temps dans le domaine de la gestion du magasin, du marketing et du commerce, par la suite dans la mode, les tendances, le visagisme.

Un commerçant…

L’opticien est un commerçant, c’est un fait. Tous ne perçoivent cependant pas de la même façon cette composante de leur métier : certains jouent avant tout sur les prix pour attirer les clients quand d’autres proposeront des produits haut de gamme et de grande qualité optique, quel qu’en soit le prix. L’importance prise par la dimension commerciale dans le secteur de la lunette n’est pas forcément une mauvaise chose, surtout pour les porteurs : la concurrence quotidienne à laquelle se livrent les grandes enseignes permet aux petits budgets de s’équiper sans dépenser des sommes astronomiques. Les clients qui recherchent des petits prix peuvent également s’adresser aux discounters, des magasins qui fournissent des équipements complets pour quelques dizaines d’euros.
Il ne faut pas pour autant se méprendre, tous ne proposent pas les mêmes produits. C’est au client de choisir qui sera son opticien. Les magasins qui pratiquent les prix les plus bas vous proposeront des montures et des verres standard ainsi qu’un minimum de suivi. Vous devrez bien souvent choisir parmi des marques propres dont les produits, créés pour la plupart en Asie, ont une durée de vie plus courte. A l’inverse, certains opticiens positionnés sur le segment des créateurs ou le haut de gamme vous conseilleront des produits techniques, au design innovant, avec des couleurs ou des motifs exclusifs que vous serez le seul à porter. Mais cette qualité augmentera naturellement le budget à consacrer à vos lunettes.

Un séminaire de formation pour les opticiens aura lieu en Avril 2022 à Paris.

… qui travaille pour votre santé visuelle
La deuxième composante fondamentale de cette profession est, bien entendu, la santé visuelle. En tant que professionnel de la vue, l’opticien se doit de vous conseiller au mieux pour que vous trouviez les lunettes et les verres qui vous permettront d’obtenir la meilleure qualité visuelle. Nombre d’entre eux œuvrent chaque jour pour mettre en avant cette dimension de leur métier. Certains se sont même rassemblés sous divers labels de qualité pour se différencier de leurs concurrents : regardez bien sur les devantures, ces labels s’affichent clairement à l’extérieur du point de vente.
Au niveau des lunettes, leur savoir-faire doit s’exprimer avant tout dans le choix des verres pour optimiser votre confort et votre vue. L’opticien saura également répondre à toutes vos questions sur les règles d’utilisation (ou d’hygiène) des lentilles de contact. Comme avec votre ophtalmologiste, n’hésitez pas à lui poser toutes des questions sur ces produits. Si tous les opticiens sont formés à la contactologie, certains se sont spécialisés dans ce domaine, comme d’autres dans les lunettes pour enfants ou les équipements de basse vision.
Encore une fois, tous les opticiens n’exercent pas de la même façon. Renseignez-vous, allez voir plusieurs magasins d’optique avant de faire votre choix. Ne vous arrêtez pas sur leur taille, la présence d’une grande enseigne ou les produits exposés en vitrine. La plus grande boutique de la ville ne sera pas forcément celle qui vous conviendra le mieux. Tout dépend si vous cherchez avant tout des produits ou des services et des conseils pour votre santé visuelle.

Des tests de vue par l’opticien

De nombreuses personnes se posent des questions sur les tests de vue réalisés par les opticiens. Sachez que ceux-ci ont la formation et les compétences requises pour ce type d’examens.
Depuis 2007, ils peuvent même intervenir dans le renouvellement de vos lunettes. Concrètement, si vous avez plus de 16 ans et que l’ordonnance de votre ophtalmologiste date de moins de trois ans, vous pouvez aller directement chez votre opticien pour changer de lunettes ; vous serez tout de même pris en charge par l’Assurance maladie et votre mutuelle, si vous en avez une. Pour ce renouvellement, l’opticien testera votre vue. Si, suite à cet examen, il modifie la correction de vos lunettes, il se doit d’en informer votre ophtalmologiste.
De même, s’il note les premiers signes de l’arrivée de la presbytie ou constate le moindre problème, il vous incitera à consulter votre médecin pour un examen approfondi. Ce système de renouvellement des lunettes a été mis en place pour désengorger les salles d’attente et permettre aux ophtalmologistes de se consacrer aux pathologies oculaires.