A partir de 45 ans en moyenne, tout le monde éprouve une difficulté croissante à voir de près : c’est la presbytie. Le moyen le plus simple pour la corriger est de porter des verres progressifs qui permettent de bien voir à toutes distances et en toutes circonstances. Mais pour certaines activités, il peut être utile d’investir dans une paire complémentaire, conçue pour des besoins spécifiques. Explications.
Tous les quadragénaires connaissent cette gêne grandissante à voir de près, qui résulte d’un vieillissement du cristallin. Pour compenser cette difficulté, qui s’appelle la presbytie, plusieurs choix sont possibles. La plupart des presbytes (environ les deux tiers, majoritairement des personnes myopes ou astigmates déjà habituées aux lunettes) optent pour des verres progressifs. Leur avantage ? Ils rassemblent, sur une même surface, toutes les corrections nécessaires pour bien voir en toutes circonstances. Depuis leur création à la fin des années 50 par un ingénieur d’Essilor, des progrès considérables ont été accomplis et rares sont les porteurs qui rencontrent encore de vrais problèmes d’adaptation. Pourtant, certains ne sont pas entièrement satisfaits, en dépit de ces avancées technologiques.
Evaluer finement ses besoins
“Un système optique nécessite toujours un compromis. Et il ne peut pas exister de compromis qui puisse en réalité satisfaire tout le monde“, nous déclare Daniel Lichtman, président d’Essor, un fabricant de verres qui a lancé un nouveau verre dit “adaptatif” s’adressant à tous ceux qui ne sont pas satisfaits des verres progressifs classiques, en raison de besoins très spécifiques. Le nombre de porteurs de verres progressifs encore insatisfaits reste minoritaire. Il n’en demeure pas moins que pour certaines professions (médecins, dentistes, etc.) ou activités (pratique d’un instrument de musique, sport, ordinateur par exemple), le progressif engendre des déceptions.
Pour remédier à cela, les fabricants de verres ont mis au point, depuis quelques années, des verres personnalisés, qui intègrent des mesures et des éléments propres à chaque porteur. Mais de plus en plus, ils proposent également des verres spécifiquement adaptés à une activité, que ce soit le travail sur écran, le sport, la conduite, etc. Le principe est simple : il s’agit tout simplement d’évaluer avec l’opticien vos besoins réels et d’avoir un équipement que vous utilisez dans un contexte précis. Par exemple, si, comme une grande majorité de Français, vous passez plus de quatre heures devant un écran d’ordinateur, vous avez besoin d’un verre progressif avec une excellente vision de près et une très bonne vision intermédiaire. En revanche, si vous conduisez beaucoup, vous devez disposer d’excellentes visions de loin et intermédiaire.
“Il est tout à fait profitable pour les porteurs de lunettes de combiner un progressif universel qui permet de bien voir à n’importe quelle distance et, en complément, une deuxième paire de lunettes qu’ils utilisent pour une activité spécifique. Les porteurs le comprennent bien à condition que ce deuxième équipement soit de qualité et corresponde exactement à leurs besoins”, explique Frédérique Laville-Leroy, directrice marketing d’Essilor, qui vient de lancer une campagne de communication sur ce thème dans les magasins d’optique (“Vous faites du sport avec vos chaussures de ville ? Et pour vos lunettes ?”). Il est donc essentiel de bien réfléchir à l’usage que vous faites de vos lunettes pour véritablement regagner votre capacité à bien voir en toutes circonstances.